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Jamais sans mon chien!

Les méthodes "Douces, amicales et positives" vues par Hervé Pupier

Publié le 22 Mai 2013 par Philippe Roustant

LES METHODES « DOUCES, AMICALES ET POSITIVES »
Se doit-on, si l’on est un éducateur canin professionnel digne de ce nom, se targuer dans ces communiqués commerciaux, d’utiliser des « méthodes douces », « amicales et positives » dans l’éducation du chien ?
Voila bien des fadaises utilisant le cliché du « dresseur d’antan » aux méthodes « brutales et coercitives » et exploitant sans vergogne l’ignorance et la naïveté du simple profane, propriétaire d’un chien.
L’exploitation même de la sensibilité de tout un chacun par ce type de communication éhontée n’a d’égale que les buts purement commerciaux et financiers dans lesquels elle est déployée.
Vieille technique commerciale en soit que le « faire croire que… », pour attirer une population on ne peut plus avide en nos temps actuels de douceur, d’amitié, de choses positives, de naturel, de bio etc… Voila des créneaux adaptés au compagnon de la famille qu’est le chien et qui se rapproche étrangement des évolutions des philosophies d’éducation de l’enfant.
Nul n’est besoin, pour un véritable professionnel, d’annoncer qu’il emploie des « méthodes douces », « amicales et positives », mais jamais il ne fera croire qu’il n’existe jamais de conflit et que tout se règle sans jamais de punitions, sans aucuns heurts, sans obligations pour le chien d’avoir la notion d’obéissance hiérarchique, et donc des indications claires de pouvoir ou de ne pas pouvoir faire avec ou sans autorisations.
LES BASES D’UNE PUBLICITE TROMPEUSE
A. L’EXPLOITATION DES LIENS AFFECTIFS
En psychologie humaine , un lien affectif est un type de comportement d'attachement qu'un individu montre pour un autre individu, et dans lequel les deux partenaires tendent à rester à proximité l'un de l'autre, à se soutenir, à s’aider.
Ce lien affectif, peut aller parfois jusqu’à une tendance excessive à excuser, voir à justifier tous comportements de l’autre, quels qu’ils soient, en recherchant des alternatives douces, amicales et positives pour solutionner parfois des situations complexes, espérant l’intelligence de la réflexion et de la compréhension de l’autre.
Voila une relation qui me semble humaine de part nos différents états d’émotivité et de sensibilité quand l’individu à qui elle s’adresse est, comme moi, un humain, avec en principe des réactions humaines.
Beaucoup ont compris qu’une grande majorité des gens ont les mêmes tendances, mais vis-à-vis de leur chien. Ils n’ignorent pas que cette majorité de possesseurs de chiens considèrent leur animal comme leur semblable, voir comme un membre de la famille, parfois plus important que les membres humains de la famille eux-mêmes, et qui oublient ou préfèrent se voiler la face sur le fait qu’il s’agit d’un canidé complètement différent de l’humain dans ses émotions et dans l’intelligence de la réflexion et de la compréhension de l’autre.
La considération du chien telle qu’elle se doit d’être, a disparue ces dernières décennies dans de nombreux foyers. Autrefois c’était le compagnon de la famille qu’on aimait en tant que chien, avec qui on allait se balader, avec qui on jouait. Aujourd’hui, il est devenu pour beaucoup, le confident de tous les malheurs et les bonheurs de la vie, le thérapeute émotionnel de la conjugaison des états psychologiques des personnes, celui qui est meilleur que l’humain en lequel on ne croit plus, le support idéal de leurs amertumes de vie.
De cette vision de leur compagnon le chien, vision qu’un vrai professionnel se doit de changer, la plupart préfèrent l’exploiter. Au détriment d’une relation saine et cohérente avec son chien, il est effectivement plus simple de ne pas entrer en contradiction avec le ou les maitres en les « brossant dans le sens du poil » et en encourageant ce type de relations en prônant que tout peut se faire de façon douce, amicale et positive, et en les rassurant sur le fait qu’aucun conflit n’arrivera, qu’aucune punition n’aura lieu, qu’aucune hiérarchie n’est utile, et que tout ira bien si on ignore les mauvais comportements en se contentant de gratifier les bons.
Que demande le peuple ? Qu’on lui raconte cela. Et la plupart ne s’en prive pas car il s’agit là d’un outil commercial attractif, un peu comme les étiquettes sur mes yaourts bio, qui m’incitait à les acheter, car soit disant bon pour la santé, et qui se sont avéré sans aucune efficacité.
Le choix fût fait par la plupart et la contagion est grande et manifeste:
 Faire croire que …car plus simple, plus tendance, plus lucratif, MAIS TROMPEUR.

Mais voila, le chien (très loin des tendances et des modes) reste un chien, agit comme un chien, et réagit comme un chien.
 Et que dire de ceux qui font croire que de simples conseils sur la relation humain – chiens dont ils se prétendent des « spécialistes », sans même voir le chien, sous prétexte qu’il n’est pas utile ? Ils se désignent comme des médiateurs de la relation en ne voyant que le protagoniste qui ne le contredira pas : Le maitre, en évitant soigneusement le chien. Ce sont les comportementalistes canins.

B. L’EXPLOITATION DES CLICHES
A l’ exploitation des liens affectifs, il suffisait d’y ajouter l’exploitation des vieux clichés du « dresseur d’antan » aux méthodes dures, brutales et coercitives, d’en faire un savant mélange, en y ajoutant quelques épices de « collier étrangleur » ou de « collier à pointes » ou de « collier électrique », attendre que la « marinade » ait un bon fumet et présenter cette cuisine comme étant la panacée universelle.
Et si le contenu de la recette est, on ne peut plus fourbe et fallacieux, l’odeur qu’elle dégage attire aussi bien les profanes que les médias par cette savoureuse « carte » qui leur est présentée en termes élogieux, comme les mouches sont attirées par la m….
C. MARKETING PENSE
L’exploitation des liens affectifs, associée à l’exploitation des clichés. Que pouvait-il manquer pour boucler la boucle ? Avec quoi pouvait-on définitivement annihiler toutes réflexions intelligentes et cohérentes du profane, comme des médias ?
Il était déjà réussi de faire croire qu’il n’existe que deux catégories d’intervenants : les bons et les méchants.
Que les uns sont empreint de bonté, de gentillesse et de douceur, amis et respectueux des animaux et les autres méchants, agressifs, brutes et incompétents.
Donc pas d’alternatives possibles pour « nos profanes ».
Quelques arguments supplémentaires en parfaite opposition aux clichés largement publiés et « la bonne soupe » était prête à être vendue :
Les termes employés en eux même :
 travail uniquement avec des méthodes douces, amicales et positives.
 Spécialistes de la relation
 Médiateur
 Méthode fondée sur l’approche systémique

Et bien d’autres encore, mais là il faudrait un livre et non plus un article.
Les outils et méthodes employés :
 Jamais de contrainte, ne jamais obliger le chien.
 Ignorer les mauvais comportements et gratifier les bons suffit.
 Que de la douceur et le chien sera doux.
 Que de l’amical, le chien vous le rendra.
 Que du positif et le chien ne sera jamais négatif.
 Quelques explications « scientificos – étholos – psycholos » aux maitres et tout ira bien.
 Une besace remplie de friandises attachée à votre ceinture (Vous trouverez cela sans difficultés sur le net)
 Quelques baballes ou autres jeux
 Voir le clicker training très utilisé en corrélation car « amusant » et ne nécessitant aucun état émotionnel à élaborer et à apprendre au maitre.

Et il n’en fallait pas d’avantage pour attirer les foules en tout irrespect de la vérité sur les véritables fondements de l’analyse, de la compréhension et des décodages de notre ami le chien.
Mais pour dire la vérité, on se doit de prendre en compte le chien, et cela nécessite, au-delà de heurter les sensibilités de nos profanes, d’avoir les compétences requises sur ces sujets très techniques allant très au delà des palabres.
LES DENEGATIONS ET OMISSIONS VOLONTAIRES
Est-ce un oubli innocent que d’ignorer et d’éviter de parler de caractères de chien (c’est le cas de le dire) plus ou moins coopérants, indociles, peu enclins à l’acceptation ?
Est-ce une omission involontaire que d’oublier d’informer ses clients des possibilités de dérives de leur chien, de ses désobéissances, de ses facultés à contredire, de ses capacités à ne pas accepter tout, et des possibilités de conflits avec lui malgré toutes nos demandes et apprentissages doux, positifs et amicaux ?
Nier la hiérarchisation en la comparant à de la soumission car cela arrange, est de la dénégation pure et simple, très arrangeante à tous niveaux pour eux.
La meilleure façon de se convaincre d’une hiérarchisation nécessaire, plus ou moins ample en fonction du sujet chien, est de mettre ensemble une dizaine de chiens qui ne se connaissent pas entre eux et d’observer.
Pour des personnes se prétendant en plus du reste, des éthologues avertis, voir des comportementalistes, voir l’association de termes, tentant à en « mettre plein les oreilles », il serait bien qu’elles reviennent aux sources de la communication canine avant d’annoncer des inepties graves et dangereuses aux maitres de chiens qui n’ont d’autres choix que de les croire, sauf à me lire, à venir me voir ou à voir les nombreux « vrais »professionnels qui existent.
LE COLLIER « ETRANGLEUR », UN INSTRUMENT DE TORTURE ?
Comportementalistes canins, éducateurs canins comportementalistes, prônant uniquement l’éducation aux méthodes douces, amicales et positives ont fait, pour mieux dénigrer les vrais professionnels, du « collier étrangleur », un outil de torture, utilisé uniquement dans le but « d’étrangler un chien ».
Bien que sachant que ce n’est pas son utilisation majeure, malgré le nom qu’il porte, il était trop facile et trop tentant de ne pas associer le travail de l’éducateur canin qui peut employer ce type de collier, à toute une « barbarie » d’éducateur canin « ancienne méthode"Manipulation indéniable de nos profanes ignorants à des fins on ne peut plus lucratives, avec un minimum de risques pour eux, voir aucun pour ceux qui ne désirent même pas voir ou agir sur le chien.
Soyons très honnête, ce qui est loin d’être le cas de ces « pseudos professionnels », le collier étrangleur peut servir effectivement à étrangler le chien. Cela peut s’avérer très utile, en particulier quand un chien agressif essaie de vous mordre quelque soit la nature de son agressivité. Mais il est vrai que les « détracteurs » soit ne veulent pas voir le chien, soit le regardent « vite fait » dans la voiture sans jamais le sortir, soit ne traitent absolument pas des chiens de ce type ou alors que la tranche en dessous de 7 kgs.
Mais l’utilisation de ce type de collier, est principalement de « régler » sans force, ni douleur, des apprentissages ou des techniques de travail et ce, de façon tout ce qu’il y a de « doux, d’amical et de positif », d’aider un maitre ou une maitresse dont la fragilité physique ne permet pas la gestion d’un chien juste turbulent et « physique » (eh oui ça existe, cela n’en fait pas un méchant).
Ce type de collier permet de régler des cas de couples maitres chien inappropriés de type personne âgée avec un gros chien plein de vie.
Je ne suis pas là pour faire des éloges du collier étrangleur, mais je ne suis pas là non plus pour « déblatérer » une myriade de mensonges.
Il s’agit d’un outil de travail de notre caisse à outils de professionnels du chien, dont les outils de jeux font également partie intégrante pour une éducation faite en douceur, de façon amicale et positives. Mais est-il besoin de le signaler ?
LA CONCLUSION DEMEURE SIMPLE ET EVIDENTE
Un chien est un chien et restera un chien.
Un chien nécessite une éducation qui demande, elle-même, une multitude d’éléments contrôlés, dont la base est et reste la cohésion de la douceur, de méthodes amicales et de méthodes essentiellement positives. L’inverse n’est même pas pensable. Le pourcentage de relations conflictuelles avec son chien dépendra de son propre caractère mais aussi des façons de l’amener à faire ce que l’on souhaite.
Mais aussi, l’éducation c’est faire comprendre à son chien qu’il se doit de respecter un système hiérarchique dans lequel il est intégré, et il n’est pas toujours d’accord.
La dissatisfaction du maitre pouvant engendrer une « sanction » dans certains cas, fait partie aussi du mode d’éducation, tel qu’il s’inscrit dans les codes du canidés quand elle se présente.
La punition, de même fait partie de l’éducation s’il y a lieu, et cette punition n’est pas douloureuse en soit. Elle doit surtout être justifiée, comprise et acceptée par le chien. Il suffit là aussi de regarder notre meute d’une dizaine de chiens et d’observer cette organisation et ce respect mutuel qui va s’instaurer entre eux.
Nos pseudo professionnels remettent en cause, non seulement l’intelligence de nos chiens mais également tous leurs codes de communication. Ou alors, n’était-ce point de chiens dont ils nous parlent mais d’un autre animal observé « éthologiquement » dans un aquarium ?
Pour nous, éducateurs canins professionnels dignes de ce titre, j’estime que plutôt que de vous « en mettre plein les oreilles », nous nous contenterons de « vous en mettre plein les yeux » par notre professionnalisme sans détours, sans niaiseries, sans faux fuyants et parfois, voir souvent, en allant à l’encontre de ce que vous souhaiteriez entendre.
Eduquer correctement un chien du plus gentil au plus teigneux, demande beaucoup de travail et des compétences, que tout le monde ne peut pas montrer et qui de ce fait sont éludés par praticité…

Hervé Pupier.

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K
Moi, je pense qu'il y a du bon et du mauvais dans toutes les méthodes. Le plus dur est d'éduquer les maîtres... Beaucoup font les choses à l'envers, et s'informent des méthodes d'éducation après avoir eu leur chien. Dans beaucoup de clubs où aujourd'hui, on utilise les méthodes positives, on sélectionne soigneusement ses adhérents. Laissant les chiens à problèmes aux personnes comme M. Pupier avec ses méthodes "barbares". Le problème c'est que tout le monde, veut de la douceur, mais beaucoup n'ont pas la patience et manque de rigueur. Je n'approuve pas toutes les méthodes de M. Pupier, mais il a le mérite d'aider les maladroits qui oublient qu'il faut un minimum d'investissement personnel pour éduquer un chien...
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A
Pathétique....vous en usez de l'énergie pour justifier vos pratiques :-/
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P
Presque autant que vous à répandre des inepties, c'est dire!
B
j'adhère complètement a votre discours depuis toujours , mais alors que celà est dur d'entrer dans la logique pédagogique avec les propriétaires de chien qui sont endoctrinés aux méthodes douces Mais bob il faut être pérsévérent le jeu en vaut la chandelle, pour le ma^tre dèjà et pour le chien surtout .combien de placements et d'euthanasies évités.merci
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L
Je peux dire seulement... STANDING OVATION à vous, Mr Pupier: chez nous, en Italie, il y a la meme situation.
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P
J'apprécie votre blog, n'hésitez pas a visiter le mien.<br /> Cordialement
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