Beaucoup de chiens aiment la contrainte . leur personnalité se construit par rapport au cadre que le maître met en place. parfois c'est dans l'opposition mais le plus souvent c'est un épanouissement qui se nourrit des limites posées et de la rigueur avec lesquelles elles sont respectées.
Le meilleur exemple qu'on puisse en trouver, c'est l'arrivée d'un chiot au sein d'une meute constituée et stable . le chiot saute à la gueule de tous les adultes et multiplie les signes de soumission (léchage des babines, postures applaties , décubitus dorsal ....) et semble aussi acharné à se faire accepter que les autres à le maltraiter.
Plus les coups de dents se multiplient, accompagnés de grognements et de postures d'intimidation , plus le chiot s'ingénie à se pendre aux basques des grands et à ne pas les lâcher d'un pouce.
Cette attitude est compréhensible : débarquant dans un espace nouveau habité par un groupe étranger, le chiot a tout intérêt à maîtriser au plus vite les us et coutumes de l'endroit. Placé dans un contexte naturel ,il réagit en terme d'instinct grégaire orienté vers la survie.
Plus vite il aura établi un rapport personnalisé avec chacun des membres du groupe (avec un statut provisoire d'ultra dominé qu'il ne tardera pas à remettre rapidement en question une fois intégré...), plus vite il se sentira en sécurité et faisant partie de la meute.
Cette notion prévaut également dans ses rapports avec le groupe humain: s'il est normalement sociabilisé, il va entamer un grand numéro de charme auprès de tous les adultes qui débarquent dans son espace (et parfois même au dehors).
Un oeil exercé constatera également que sa pugnacité sera renforcée par une attitude d'opposition ,voire de refus .
Avec le maître, le chiot teste toutes les possibilités d'ouvertures , toutes les prérogatives qu'il peut s'adjuger, tous les interdits qu'il peut braver, toutes les tutelles dont il peut s'affranchir; il se construit par rapport au cadre et en s'opposant progressivement à lui.
Chaque fois que le maître fait respecter un interdit qu'il a lui même posé, il gagne en crédibilité et en fiabilité auprès du chien qui se voit ainsi préciser le champ d'application exact de chaque obligation.
C'est à ce moment qu'une sanction mesurée prend du sens pour le chiot et l'aide à cerner le champ des possibles et les limites de celui ci . La sanction rassure aussi le chiot sur la stabilité des règles posées par le maître et sur sa stabilité émotionnelle.
Pour cette raison ,il importe de ne pas monter dans les tours ni de crier au moment de punir.Il faut au contraire être parfaitement calme.
La sanction doit être rapide ,proportionnelle au caractère de l'animal (donc suffisante pour l'impacter mais assez légère pour ne pas le blesser) et appliquée sans délai à l'instant de la faute (le nez dans la poubelle, par exemple).
Dès que le chiot a réintégré les limites des comportements autorisés , il doit aussitôt être félicité.
Par exemple , le chiot se tend vers un autre chien en aboyant , il reçoit une saccade de la laisse et se retourne vers le maître qui l'accueille chaleureusement avant de lui proposer une action connue (couché, assis, au pied....) qui sera récompensée.
Plus tard , ce schéma demandera à être modélisé tant son champ d'application est immense dans le dressage ...
-En piste avec les contraintes apportées par la longe et les récompenses apportées par le tracé
-En obé avec la contrainte guidée jusqu'à une ouverture étroite vers la récompense
-En défense avec la contrainte la plus rigide mais compensée par la satisfaction des instincts majeurs (proie/défense)